Construire avec un architecte
Construire passif
Une construction passive permet de vivre au quotidien en réduisant considérablement notre empreinte énergétique et notre dépendance à des ressources extérieures.
Dans le monde sans pétrole que nous laisserons en héritage aux générations futures, les façons de vivre, de construire, de se déplacer et d’habiter seront différentes de celles que nous connaissons. L’énergie est au cœur de cet enjeu. Chauffer des maisons qui seront devenues au fil du temps des passoires énergétiques ne sera plus possible, car hors de prix.
Le parc immobilier existant avec une moyenne de l’ordre de 200 à 250 kWh/m².an d’énergie primaire* est progressivement en cours de réhabilitation. Dans l’objectif de réduire nos consommations, le concept d’habitation à basse consommation d’énergie vise 50 kWh/m².an d’énergie primaire. La construction passive vise l’objectif ambitieux de limiter la consommation d’énergie d’un bâtiment à 15 kWh/m².an pour le chauffage.
Si le concept de Passivhaus (littéralement « maison passive ») a été développé et expérimenté à Darmstadt (Allemagne) en 1990 par le Professeur Wolfgang Feist qui révolutionne la façon de concevoir et de construire des logements, le passif trouve ses origines dans le concept d’«architecture bioclimatique». Développé dans les années 1970 à la suite du choc pétrolier, il associe des réflexions visant à faire profiter le bâtiment de son environnement (site et climat) et à utiliser au mieux les énergies renouvelables.
La construction bioclimatique cherche en effet à optimiser les apports solaires et à réduire les déperditions : l’orientation du bâtiment est optimisée, la végétation est utilisée et l’inertie est recherchée pour mieux profiter des apports de chaleur ou de fraîcheur ainsi qu’une luminosité de qualité.
Ainsi, comme pour l’architecture bioclimatique, l’habitat, l’habitant et son environnement sont les trois notions sur lesquelles s’appuie le standard passif.
Une construction passive se caractérise par :
- une isolation maximale
- une bonne utilisation des apports gratuits, solaires et internes
- une régulation thermique par flux d’air permettant de ne pas investir dans un réseau de chauffage puissant
- un système de renouvellement de l’air et d’évacuation de l’air vicié permettant de récupérer les calories sortantes et de réduire les déperditions dues à l’air entrant
- une étanchéité à l’air, corollaire du point précédent
- l’utilisation d’appareils électroménagers efficaces
- le recours systématique aux énergies renouvelables
Dans une construction passive, on a éliminé la plupart des facteurs qui créent l’inconfort en hiver : grâce à l’isolation renforcée, la sensation de paroi froide que l’on peut ressentir près du mur ou d’une fenêtre a disparu ; l’énergie ne s’échappe plus par les murs, le plancher ou le plafond ; l’air qui circule ne vient pas directement de l’extérieur puisque la construction est étanche et que généralement, l’air neuf est régulé et filtré (poussières, pollens).
Dans ces conditions, il suffira de renouveler l’air ambiant et de le réchauffer -ou de le refroidir en été- pour obtenir la température qui convient au confort des occupants.
Dans un bâtiment traditionnel, le chauffage (équipement « actif ») sert à compenser les pertes de chaleur.
Un bâtiment passif est quant à lui un bâtiment qui, par ses seules qualités constructives, la rigueur et l’optimisation de sa réalisation, l’adaptation de l’ouvrage aux besoins physiologiques de l’occupant, assure sa propre régulation thermique et climatique sans nécessiter l’installation d’un équipement de chauffage traditionnel.
L’énergie grise « contenue » dans les matériaux, considérant la totalité de leur cycle de vie, est également un paramètre important des choix de conception qui favorise les produits biosourcés ou géolocalisés à forte plus-value environnementale, sociale et favorisant l’économie locale.
Un bâtiment passif peut aussi disposer d’une production d’énergie électrique (photovoltaïque ou éolien) qui fait que son bilan énergétique en énergie finale est neutre, voire positif, dans le sens où il peut produire plus d’énergie qu’il n’en consomme. On rejoint alors le concept de bâtiment à énergie positive, mais le bâtiment est avant tout passif.
Enfin, le concept de bâtiment passif ne concerne pas seulement la construction neuve, mais également la rénovation de bâtiments existants. Selon leurs critères, différents labels peuvent certifier les performances des constructions, en neuf comme en rénovation.
*Energie primaire = énergie disponible dans l'environnement et directement exploitable sans transformation. Étant donné les pertes d’énergie à chaque étape de transformation, stockage et transport, la quantité d'énergie primaire est toujours supérieure à l’énergie finale disponible.
Pour en savoir plus :
Site du Passivhaus Institut : www.passivhaus.com
Site français du label Passivhaus : www.lamaisonpassive.fr
Fédération française de la construction passive : www.fedepassif.fr
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